Les vastes paysages sud-africains défilent sous les roues de ma moto, offrant un spectacle à couper le souffle à chaque virage. L’air chaud caresse mon visage tandis que j’avale les kilomètres entre Le Cap et Johannesburg, savourant cette liberté incomparable que seul un voyage à moto peut procurer.
Après trois semaines d’aventure sur les routes africaines, je partage avec vous mon expérience, mes découvertes et mes conseils pour préparer votre propre odyssée à deux roues dans ce pays fascinant.
Pourquoi choisir la moto pour découvrir l’Afrique du Sud ?
Voyager en moto en Afrique du Sud, c’est s’offrir une immersion totale dans des paysages d’une diversité époustouflante.
Les sensations sont décuplées quand rien ne vous sépare de la nature sauvage, des odeurs de terre rouge et d’herbes séchées par le soleil.
Je me souviens encore de cette matinée sur la route des jardins, quand un groupe de singes a traversé juste devant moi, me gratifiant d’un spectacle que je n’aurais jamais pu apprécier depuis l’habitacle climatisé d’une voiture.
La moto offre cette connexion unique avec l’environnement, tout en permettant de couvrir de grandes distances.
Les infrastructures routières sud-africaines sont généralement excellentes, avec un réseau bien entretenu qui relie les grandes villes.
Même les routes secondaires sont souvent en bon état, ce qui rend l’aventure accessible même aux motards intermédiaires.
Itinéraire : mon parcours de 3 semaines inoubliables
Mon périple a débuté au Cap, ville cosmopolite nichée entre l’océan et la montagne de la Table. J’ai loué ma monture chez « Cape Bike Travel », une BMW F850GS qui allait devenir ma fidèle compagne pour les 3000 km à venir.
Premier arrêt : la région des vignobles de Stellenbosch et Franschhoek. Attention aux dégustations si vous êtes au guidon – je me suis contenté d’acheter quelques bouteilles soigneusement rangées dans mes sacoches pour les savourer le soir à l’étape.
La Route des Jardins : un rêve pour tout motard
Direction ensuite la célèbre Route des Jardins, véritable paradis pour les motards avec ses virages en lacets et ses panoramas sur l’océan Indien.
J’ai fait étape à Knysna, charmante ville côtière où j’ai dégusté les meilleures huîtres de ma vie après une journée de route exaltante.
Le col de Swartberg Pass a été l’un des moments forts de mon voyage. Cette route non goudronnée grimpe à plus de 1500 mètres d’altitude, offrant des vues spectaculaires sur les montagnes environnantes. Ma BMW a vaillamment affronté les graviers et les nids-de-poule, me rappelant pourquoi j’avais opté pour un modèle trail plutôt qu’une routière.
Le Drakensberg et ses routes vertigineuses
Après avoir traversé le Karoo, région semi-désertique aux paysages lunaires, j’ai mis le cap vers le Drakensberg. Cette chaîne de montagnes abrite certaines des plus belles routes du pays, notamment la Sani Pass qui mène jusqu’au Lesotho.
J’ai dû affronter un orage mémorable dans cette région. Trempé jusqu’aux os mais déterminé, j’ai continué ma route jusqu’à un petit lodge où l’accueil chaleureux des Sud-Africains m’a rapidement fait oublier cette mésaventure.
Un feu de cheminée, un verre de vin rouge local et des vêtements secs ont transformé cette galère en souvenir désormais précieux.
Conseils pratiques pour préparer votre voyage à moto
Quand partir ?
Le climat sud-africain varie considérablement selon les régions. Les mois d’avril à octobre offrent généralement les conditions les plus favorables pour un road trip à moto.
J’ai voyagé en mai, bénéficiant de journées ensoleillées et de températures agréables, même si les matinées étaient parfois fraîches.
Évitez la haute saison touristique (décembre-janvier) qui correspond à l’été austral, où la chaleur peut être écrasante dans certaines régions comme le Karoo.
Location ou importation temporaire ?
Pour un séjour de trois semaines, j’ai opté pour la location, solution la plus pratique. Plusieurs agences proposent des motos bien entretenues avec assurance et assistance.
Comptez environ 80-100 euros par jour pour une grosse cylindrée. Vérifiez bien les conditions d’assurance et le kilométrage inclus avant de signer – j’ai négocié un forfait kilométrage illimité qui s’est avéré indispensable vu mon itinéraire ambitieux.
Équipement indispensable
- Un casque intégral avec visière teintée (le soleil est intense)
- Une veste et un pantalon de moto avec protections (idéalement ventilés)
- Des gants adaptés aux variations de température
- Un système GPS ou support smartphone étanche
- Une trousse de premiers secours et médicaments de base
- Un antivol solide (même si la criminalité est surestimée, la prudence reste de mise)
Sécurité sur les routes sud-africaines
Contrairement aux idées reçues, j’ai trouvé les routes sud-africaines plutôt sûres. Quelques précautions s’imposent néanmoins : évitez de rouler de nuit (animaux sauvages et visibilité réduite) et restez vigilant dans les zones urbaines.
Les stations-service sont nombreuses sur les grands axes, mais peuvent être plus espacées dans les régions reculées. J’ai pris l’habitude de faire le plein dès que ma jauge atteignait la moitié, une précaution qui m’a évité bien des sueurs froides.
Rencontres et hospitalité locale
Ce qui m’a le plus marqué durant ce voyage, c’est l’accueil des Sud-Africains. À chaque arrêt, ma moto attirait la curiosité et devenait prétexte à des conversations passionnantes avec les locaux.
Un soir, alors que je cherchais un hébergement dans un petit village du Mpumalanga, un couple de fermiers m’a spontanément invité à passer la nuit chez eux après avoir entendu mon récit de voyage. Ces rencontres impromptues constituent l’âme même du voyage à moto, loin des circuits touristiques conventionnels.
Mon bilan de cette aventure sud-africaine
Trois semaines, 3000 kilomètres et des souvenirs pour toute une vie. L’Afrique du Sud à moto est une expérience que je recommande à tous les passionnés de deux-roues en quête d’aventure authentique. La diversité des paysages, la qualité des infrastructures et la chaleur des habitants en font une destination idéale pour un premier voyage moto sur le continent africain.
Si je devais refaire ce voyage, je m’accorderais probablement une semaine supplémentaire pour explorer plus en profondeur certaines régions comme le parc Kruger, que j’ai dû traverser trop rapidement. Prenez votre temps, c’est le luxe ultime du voyageur à moto. Et n’oubliez pas : en Afrique du Sud, le voyage compte autant, sinon plus, que la destination.
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